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  • Pourquoi pas un « Buy Canadian React »

    Le président-directeur général, Richard Darveau, a écrit au ministre François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, au lendemain du discours sur l’état de l’Union par Joe Biden, président des États-Unis.  

    Monsieur Darveau note et commente particulièrement les remarques suivantes de Joe Biden :

    « Le président américain a mentionné que « trop d’emplois bien rémunérés ont été transférés à l’étranger. Des usines d’ici ont fermé leurs portes », référant bien sûr à ces dizaines de manufacturiers américains qui, chaque année, en sont résignés à délocaliser leurs opérations. 

    Il a affirmé que « pendant de trop nombreuses décennies, nous avons importé des produits et exporté des emplois. » 

    Il a souligné avec raison que son gouvernement s’efforce de changer la donne, car rien n’est fatalité, en faisant en sorte que « la chaîne d’approvisionnement des États-Unis commence aux États-Unis », d’où la création d’environ 800 000 nouveaux emplois dans le secteur manufacturier américain où des investissements de l’ordre de 300 milliards de dollars américains auraient été annoncés au cours des deux dernières années. 

    Le président des États-Unis est allé plus loin en promettant d’acheter Américain, dans l’esprit du « Buy American Act » voté en 1933 sous la présidence de Herbert Hoover : « Depuis trop longtemps, les administrations précédentes ont trouvé des moyens de contourner le problème. Plus maintenant. » 

    Il a visé plus particulièrement le secteur des matériaux de construction: « J’annonce de nouvelles normes pour exiger que tous les matériaux de construction utilisés dans les projets d’infrastructure fédéraux soient fabriqués aux États-Unis. Bois d’œuvre, verre, cloisons sèches, câbles de fibre optique », a martelé M. Biden. « Et sous ma gouvernance, a-t-il ajouté, les routes, les ponts et les autoroutes du pays seront fabriqués avec des produits américains. » 

    Rétroaction proposée 

    De ce côté-ci de la frontière, alors que plus de 150 manufacturiers se sont joint au programme « Bien fait ici / Well Made Here », mouvement appuyé par la plupart des grandes enseignes de la distribution, nous ne sentons pas de volonté gouvernementale visant à appuyer l’activité manufacturière et la synergie domestique. Nous n’avons connaissance d’aucune initiative ayant pour but d’encourager les consommateurs canadiens, mais aussi les entreprises d’ici et nos institutions, à privilégier l’achat d’articles de quincaillerie et de matériaux de construction fabriqués au sein d’usines au pays. 

    Il nous semble que nous devrions, tous ensemble, l’État canadien, les manufacturiers et leur vaste réseau de vente au détail, offrir une répartie à l’offensive américaine. Notre motivation ne devrait pas être la vengeance, mais plutôt le développement de notre propre plan d’action, à la fois respectueux de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) et favorable aux intérêts des citoyens et des entreprises du Canada. » 

    La meilleure façon d’agir ou de réagir ne nous semble pas la voie législative, mais informative; des campagnes et des mesures incitatives pourraient modifier le comportement des consommateurs à la quincaillerie au même titre qu’ils recherchent aujourd’hui des produits locaux à l’épicerie. Il est possible de bâtir une maison et de la rénover de la cave au grenier uniquement aves des articles de quincaillerie et des matériaux de construction fabriqués dans des usines d’ici. 

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